DÉFENDRE, PROTÉGER ET RESTAURER LA VICTIME
- Hnasmdro
- mayo 8, 2023
- Expériences MDR
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J’écris depuis le Barrio de la Graça, à la périphérie de Benguela, un quartier difficile d’accès en saison des pluies, avec un taux élevé de délinquance juvénile, où l’équipe Mosaiko (ONG de nos frères dominicains en Angola) composée de trois personnes, dont moi-même, animons une formation sur le thème : ” Défendre, protéger et restaurer la victime d’abus sexuels “. La formation vise à contribuer à l’amélioration des services de protection des victimes d’abus sexuels dans les systèmes judiciaires formels et traditionnels et à susciter un changement de comportement dans les communautés.
Le projet est mis en œuvre par Mosaiko dans quatre municipalités (Luanda, N’Dalatando, Cubal et Benguela) dans trois provinces (Luanda, Cuanza Norte et Benguela). Il a été conçu en raison du nombre élevé de cas d’abus et d’agressions sexuelles, dont les victimes sont principalement des mineurs (enfants et adolescents) et dont les agresseurs sont souvent des personnes proches des victimes, notamment leurs propres parents, grands-parents, oncles, tantes et oncles ou cousins. La situation est préoccupante, car des rapports émanant de toutes parts appellent à une justice plus rapide et à une voix plus forte pour assurer une protection et un suivi adéquat en temps utile.
Mosaiko, en tant qu’association d’origine dominicaine, dans sa mission de promotion et de défense des droits de l’homme, s’est mis au défi de faire quelque chose pour que les cas soient dénoncés, que les victimes ne soient plus réduites au silence et soient davantage protégées et défendues, et que les agresseurs soient tenus pour responsables de leurs actes ; que les lois soient appliquées et que les institutions de droit remplissent leur rôle de garant, de défenseur et de protecteur des personnes qui sont la principale richesse d’un pays.
Pendant trois jours, nous avons travaillé avec une trentaine de participants : des jeunes et des adultes, des membres de la communauté et des représentants de différentes institutions publiques, de partis politiques, d’églises, d’autorités traditionnelles, de la police, de groupes et de mouvements, sur les crimes sexuels prévus par le code pénal angolais ; aider à faire prendre conscience que le Code ne considère pas seulement comme crime sexuel l’acte sexuel avec pénétration, mais tous les actes commis par des gestes, l’attouchement des parties intimes, le harcèlement, l’exhibition des organes sexuels, les conversations qui mettent l’autre personne mal à l’aise, le harcèlement sexuel, que ce soit avec des adultes sans leur consentement, des mineurs, des personnes handicapées, des personnes vulnérables, etc.
Ainsi, conformément aux règles du code pénal, on procède à une analyse du contexte de la communauté à partir de laquelle on cherche à examiner les mécanismes de défense et les institutions les plus proches des citoyens. À la fin, dans un geste d’engagement, les participants ont élaboré un plan d’action pour diffuser les connaissances acquises.
En tant que MISSIONNAIRE DOMINICAINE ROSAIRE, ce fut un plaisir et une grande opportunité de me joindre à ceux qui se mettent au défi de faire quelque chose pour promouvoir et défendre les droits des plus défavorisés, de lutter pour leur cause et de les représenter devant les institutions de justice (tribunaux et commissariats).
Mon appel dans cette formation en tant que formatrice et MISSIONNAIRE DOMINICAINE ROSAIRE, est que les institutions cherchent des stratégies, travaillent en réseau, créent des abris et des lieux de refuge et d’accompagnement pour les victimes, afin de garantir une protection et une défense plus grande et efficace, car les conséquences des abus sexuels ne sont pas seulement physiques, mais surtout psychologiques. C’est la dignité de la personne qui est en jeu. “L’abus sexuel est un crime, dénoncez-le ! “
Ce fut un grand plaisir de partager avec vous mon expérience, non seulement comme travailleuse, mais aussi comme missionnaire.
Sœur Immaculata
Luanda – Angola